20 janvier 2023 à 09:41
N2 : Brigantino veut fédérer autour de l’Évreux FC 27
Samuel Brigantino, le nouveau boss de l’Évreux FC 27, compte bien mettre tout en œuvre pour assurer la pérennité de son club.
Partenaire de l’Évreux FC 27 depuis 2016, Samuel Brigantino (36 ans), le PDG de Glass Express, n’a pas hésité lorsqu’on lui a demandé de prendre la présidence du club eurois. Féru de challenges et de compétition (il a été karatéka full contact de haut niveau), le natif de Dreux croit dur comme fer en sa capacité à sauver l’EFC, une structure en proie à de graves difficultés financières.
Qu’est-ce qui vous a incité à prendre les commandes de l’Évreux FC 27 ?
« Les gens du club m’ont souvent sollicité, car ils connaissent mon engagement pour le sport, ce que j’ai entrepris dans ma vie. Ils savent que j’ai la tête sur les épaules et que si c’est moi qui dirige, nous n’allons pas dépenser plus que ce que l’on gagne. L’année dernière, eu égard à l’économie du club, j’avais dit qu’il ne fallait pas monter. »
Pensez-vous que cela a été trop vite pour le club ?
« Non. Le club allait déjà mal et je ne pensais pas que rajouter cette charge supplémentaire allait l’aider. Sans les indemnités de transferts que nous avons eues, nous aurions déjà connu des problèmes l’an passé. Même si ça aurait été un crève-coeur pour tout le monde, parce que ça faisait des années qu’on se battait pour arriver en N2, j’avais expliqué qu’il ne fallait pas le faire. J’ai donné mon avis, mais je n’étais qu’un partenaire parmi tant d’autres. »
L’ampleur du trou (entre 350 000 et 400 000 €) ne vous a-t-il pas un peu refroidi lorsque vous avez envisagé de reprendre la structure ?
« Je sais ce que je peux faire et ne pas faire. C’est pour cette raison que j’ai dit que nous n’étions pas des « messies », on ne va pas ramener 400 000 € nous-mêmes (il arrive à la tête du club en compagnie de Michel Krolak, PDG de Leclerc Normanville, qui occupera la fonction de vice-président). Pour autant, mettre la main à la poche, c’est le job d’une gouvernance. Si moi je ne mets pas d’argent dans le club, c’est que je ne crois pas au projet et que je n’ai rien à faire ici. Mon but, c’est de fédérer des gens autour de l’EFC, car je connais beaucoup d’entrepreneurs dans le coin. Ils sont prêts à venir si le club fonctionne bien parce qu’ils sont attachés au rôle social qu’il joue. »
Après I. Mendes, Ghedjemis et Kitenge, ne craignez-vous pas que d’autres joueurs quittent le navire et que la situation se complique aussi au niveau sportif ?
« Sportivement, notre place est en N2. Est-ce le cas financièrement ? Aujourd’hui, c’est difficile à dire. Il est possible que des joueurs partent (en plus d’I. Mendes, Ghedjemis et Kitenge). Maintenant, comme ce club ne fonctionne pas comme les autres et que beaucoup de garçons travaillent à côté, il y aura peut-être encore des départs, mais… On n’a pas une équipe de mercenaires, on a un groupe de gens d’Évreux. C’est exceptionnel, les gars ses serrent les coudes, ils se battent pour leur blason. »
« Les joueurs sont motivés, ils ont le club dans les tripes »
Toucheront-ils les primes de montée qui leur avait été promises ?
« On leur a fait des promesses, il faut les tenir. On leur a garanti que jusqu’au 31 décembre, toutes les promesses qui avaient été faites seraient tenues. À partir du 1er janvier, c’est différent. On leur a expliqué que le club en était là financièrement et que tout ce que nous pouvions donner, c’était ça. Après, tu adhères ou tu n’adhères pas. Personne n’a rien dit, car ils voient bien qu’on mouille le maillot avec eux, même si la situation n’est pas simple. »
Une fois le déficit comblé, comment allez-vous vous y prendre pour que le problème ne se reproduise pas ?
« Il faut qu’on arrive à créer une économie. On veut monter un réseau de partenaires. Pour y parvenir, il faut mettre en place une structure d’accueil, car là, il n’y en a pas. Je le sais puisque j’étais partenaire. Quand tu mets de l’argent dans un club, ce n’est pas pour être autour d’une main courante les pieds dans l’eau. Ce n’est pas une critique, c’est un fait. Un partenaire, ce n’est pas forcément un supporter. Il vient au match pour passer un bon moment. Il lui faut un endroit. »
Dans cette perspective, quid du stade Bodmer qui, le moins que l’on puisse dire, n’est pas vraiment fonctionnel ?
« Le club doit aider la mairie à faire évoluer les installations. Ça ne peut pas uniquement passer par la mairie. Je ne dis pas que le club doit tout payer, mais il faut qu’il y ait une réflexion à deux. Les infrastructures appartiennent à la commune, mais si le club a des rentrées d’argent, il peut participer. On a besoin de tribunes. Si nous en avions, on aurait pu jouer notre match de Coupe de France chez nous (NDLR : la rencontre face à Bastia a eu lieu à Pacy), ça nous aurait amené autre chose. »
Compte tenu de ces différents paramètres, quels objectifs allez-vous poursuivre à moyen terme ?
« Déjà, il faut retrouver une stabilité. Il faut que les échanges avec la mairie, les éducateurs, les salariés, les joueurs de N2 soient bons et transparents. Jusqu’alors, ça manquait de lisibilité. Derrière, si tout s’imbrique bien, il faudra voir ce que nous dit la DNCG (passage en mai). Ensuite, nous avancerons étape par étape. Là, on doit partir à Caen, on en est à savoir comment nous allons faire… Mais les joueurs sont motivés, ils ont le club dans les tripes. C’est pour ça qu’on va réussir. »
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